Stéphane Lhuillier, Hiccopampe - Coaching for Family - Paris 5

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Mémoire, Courbe de l'oubli et Apprentissages

Ce matin je discutais d’école avec une maman copine d’école. Et nous en sommes venues à parler des apprentissages de nos collégiens et du fait qu’il faut au départ apprendre par coeur les leçons.

Je ne suis pas une grande partisane du par coeur par coeur mais je sais aussi que mémoriser les définitions, les mots, les théorèmes etc est une étape nécessaire pour franchir les autres. Je sais aussi que la mémorisation est impactée par certaines émotions ou par certains brouilleurs qui existent.

Apprendre n’est pas comprendre (et inversement)

Personnellement pour que j’arrive à apprendre (et ai envie d’apprendre) il me faut donner du sens, savoir pour quoi j’apprends et à quoi cela pourrait me servir, ou alors il faut que cela m’amuse, que j’y trouve du fun, que j’y prenne du plaisir, mais dans tous les cas il faut que je comprenne.
Comprendre et apprendre sont deux choses différentes. Je me suis frottée à cette croyance dans mon parcours scolaire à un moment et les résultats n’étaient pas vraiment là.

Mémorisation, un des 5 gestes mentaux

Avec la gestion mentale, Antoine de la Garanderie a mis en exergue 5 gestes mentaux :

l’attention, la mémorisation, la compréhension, la réflexion et enfin l’imagination.

Au fur et à mesure du parcours scolaire les attentes changent et on va de plus en plus loin.

Un des gestes fondamental est l’attention, sans attention il est difficile de mémoriser / comprendre / réfléchir et même imaginer. Le geste mental de réflexion apparaît vers la fin du collège, ce qui explique parfois les chutes brutales des notes : les enfants peuvent avoir des difficultés avec ce geste mental, d’autant qu’il implique d’avoir le stock de connaissances nécessaires pour pouvoir y piocher ce dont il a besoin et l’appliquer. Si le stock n’existe pas ou même si ce stock a des trous, il sera plus difficile d’aller piocher les éléments dont on a besoin. On en revient à “apprendre n’est pas comprendre”. Longtemps j’ai “compris” (et vite en plus) mais pas appris et cela a marché. C’était suffisant en primaire et même en début de collège et puis un jour cela n‘a plus été suffisant. Il a fallu que j’apprenne les définitions, les théorèmes, les dates … avec plus ou moins de facilité.

Pour Comprendre la Mémoire - Une analogie

Imaginez vous au bureau, vous avez besoin du fichier X pour compléter un nouveau dossier. Vous savez qu’il est dans votre ordinateur à un emplacement précis. Vous cherchez dans les dossiers et finalement vous trouvez le fichier que vous recherchez. Youpi !

Vous l’ouvrez et là surprise, il est incomplet, il y a des trous, il est donc devenu illisible … et inutile pour votre nouveau dossier. Vous avez bien quelques éléments mais il vous faut rechercher dans tous le stock les éléments manquants : vous dépensez beaucoup d’énergie et beaucoup de temps pour combler les lacunes et rendre le dossier à la date butoir. Je ne parle même pas du stress que cela a engendré chez vous.

C’est la même chose pour votre mémoire quand le stock n’est pas suffisant.

La courbe de l’oubli et Mémorisation

Lors de mes différentes formations, j’ai dû apprendre, des outils, des techniques, des notions … si j’avais eu ces outils à l’époque j’aurai certainement gagné du temps, de l’efficacité et de l’énergie dans mes études ! Aujourd’hui, j’en fais profiter mes clients, les enfants ou les ados mais aussi leurs parents.

J’aurai connu la courbe de l’oubli cela m’aurait servi et j’aurai compris pourquoi on répète, on revoit les mêmes notions plusieurs fois au cours de sa scolarité. Pour ancrer des notions il faut les réactiver de manière régulière et cela aide à rendre plus stable notre fameux stock.

J'ai expliqué cette courbe de l’oubli à mes enfants dès le primaire pour leur montrer les bénéfices et la nécessité de la réactivation des apprentissages (même s’ils savent et comprennent très rapidement). Je vous avouerai qu’étant leur mère le message ne passe pas toujours aussi bien qu’il le faudrait :-)

Surtout dans les Apprentissages, Connais-toi toi-même

Nous avons chacun nos stratégies d’apprentissage et ce qui marche pour quelqu’un ne marche pas pour une autre personne. Même si avec les meilleurs intentions du monde on nous dit “recopie 10 fois tes mots / définitions c’est comme ça qu’on apprend” ce n’est pas vrai. C’est comme ça que la personne a appris mais ce n’est pas forcément comme ça que vous apprenez vous. Imaginez la scène : vous avez une dyspraxie ou une dysgraphie et quelqu’un vous conseille de recopier 10 fois les définitions pour les apprendre … je ne suis pas certaine que cette stratégie vous convienne. Le problème c’est comment connaître sa stratégie ?

Mes découvertes

Mes différentes formations, et notamment le module d’initiation en gestion mentale m’ont permis de découvrir que pour apprendre il fallait que je comprenne et aussi qu’il fallait que je me répète les choses dans ma tête. Je m’entends littéralement dire les choses dans ma tête et c’est ce qui m’aide à apprendre. J’ai aussi découvert que pour me concentrer (ou diriger mon attention) il fallait que je bouge ou a minima que j’occupe mes mains, ce qui explique que je fasse des petits dessins quand j’écoute des formateurs ou que je prenne des notes sans cesse.

Découvrir son fonctionnement

J’ai découvert dans mes différentes formations mon mode de fonctionnement, mais plus important encore comment aider mes clients à découvrir le leur. Il s’agit d’apprentissages mais cela aide aussi à mieux se connaître, mieux se comprendre et par conséquent à trouver ses forces et gagner en confiance.

Et de nouveaux outils

J’y ai aussi découvert les outils de pensée visuelle comme les cartes à bulles, le mind mapping, le story telling qui sont autant d’outils que j’ai adoptés dans mes différents domaines de vie et que j’utilise quasi quotidiennement. Les mind maps peuvent être là encore pratiquées dès la primaire et pour toutes les matières. Mes enfants les utilisent régulièrement, parfois avec mon aide parfois seuls, pour leurs cours d’histoire géo, de langue vivante ou de français par exemple. Je me souviens avoir fait une sorte de BD (un peu comme un sketchnote) pour aider mon Numéro2 à apprendre une poésie. Là encore l’idée n’est pas d’imposer un outil mais bien de proposer des outils que l’enfant s’approprie et inclue dans sa stratégie.

La conclusion ?

Mieux se connaître et comprendre son fonctionnement nous permet d’avoir des stratégies d’apprentissage plus efficaces. Et un des premiers enseignements est cette fameuse courbe de l’oubli, une réactivation régulière est nécessaire pour un bon ancrage et pour avoir un stock fiable et stable.

Pour le reste je me tiens à votre disposition