Des livres & moi - Le TDA/H chez la femme

Comprendre, gérer, et s'épanouir avec un diagnostic souvent invisible

C’est suite à un post de Sébastien Henrard sur LinkedIn que j’ai acheté (et lu) ce livre. Depuis je l’ai conseillé à des clientes qui ont un TDAH, à des amies dont les filles ont un TDAH et je l’ai aussi glissé dans la PAL (pile à lire) de mon aînée au milieu de romance, de classiques et de dystopies.

Bref ce livre offre un nouveau regard sur le TDAH.

Il se focalise sur une facette méconnue du TDAH, notamment son impact sur les femmes.

Trop souvent perçu comme un trouble typique des jeunes garçons, le TDAH touche également de nombreuses femmes. Pourtant, la manière dont le TDAH s’exprime n’est pas la même. c’est plus souvent internalisé, ce qui mène à des diagnostics tardifs et des incompréhensions.

Ce que j’ai aimé c’est le mélange entre explications (très abordables) et verbatim de femmes ayant un TDAH. C’est à la fois un livre qui explique, un livre qui déculpabilise et un livre qui met des mots sur ce qu’on peut vivre en tant que femme ayant un TDAH avec un côté très pratico-pratique et très ancré dans le quotidien.

Voici un aperçu des idées clés et des stratégies pratiques que propose l’ouvrage pour gérer le TDA/H au quotidien.

1. Les manifestations spécifiques du TDAH chez les femmes

Pascale de Coster souligne que les femmes ayant un TDAH n’expriment pas le TDAH de la même manière et que du coup elles peuvent passer sous les radars. Quand on pense TDAH on pense hyepractivité, agitation … chez les filles, les manifestations du TDAH telles que l’hyperactivité se traduisent souvent par une agitation intérieure plutôt que par une manifestation physique évidente, et l'inattention peut être confondue avec de la rêverie ou une « sensibilité ».

Ces différences expliquent pourquoi de nombreuses femmes ne reçoivent un diagnostic qu'à l'âge adulte, parfois suite au diagnostic d’un de leurs enfants.

Exemple de manifestations du TDAH internes chez les femmes :

  • Difficulté à se concentrer sur des tâches monotones

  • Agitation intérieure et hypersensibilité aux stimuli

  • Difficulté à gérer les émotions, entraînant des variations émotionnelles intenses.

2. Les défis du quotidien : travail, relations et gestion du temps

La gestion de la vie professionnelle et familiale représente un défi de taille.

Quand on est toute seule, c’est difficile mais ça passe … à peu près : personne d’autre que nous n’est impacté. Mais dès lors qu’on est en couple et/ou qu’on a des enfants, le défi peut vite devenir énorme.

L’organisation, la gestion du temps sont des défis de taille pour les femmes ayant un TDAH.

Quand on a une famille, le défi s’accentue d’autant que la génétique aidant, il est possible qu’un des enfants ait aussi un TDAH. Et le quotidien n’est alors pas de tout repos.

Les femmes avec un TDAH doivent constamment jongler avec une charge mentale élevée, souvent exacerbée par les attentes sociales de performance et de perfectionnisme.

Ce fardeau mène parfois au burn-out parental et professionnel, accentué par des stratégies de compensation (telles que le multitâche) qui finissent par s’effondrer.

Bref pas toujours facile au quotidien, et là certains témoignages sont vraiment poignants.

Conseils pratiques de l’auteure :

  • Établir des routines pour réduire la fatigue décisionnelle. On parle souvent des routines pour les enfants, mais en vrai même les adultes devraient en avoir, pas pour tout mais pour certains moments. Et cela aide … beaucoup, il y a un côté rassurant aussi dans les routine, cela diminue l’effet surprise.

  • Développer des stratégies de gestion du temps : utiliser des rappels, diviser les tâches en petites étapes. Il y a beaucoup d’outils et de techniques de gestion du temps, dans les articles du blog j’en donne quelques unes, mais ce ne sont pas les seules et surtout il faut que vous trouviez votre propre technique, inspirée ou non d’une technique que vous avez lue ou qu’on vous a recommandée.

  • Instaurer des moments de récupération : créer un « espace de calme » pour se ressourcer. Parce qu’on a beau avoir un TDAH avec un côté hyperactif, il faut récupérer et faire le plein d’énergie. On pense souvent que quand on a un TDAH on a une source d’énergie inépuisable. Détrompez-vous, oui on peut avoir beaucoup d’énergie mais des tas de choses du quotidien puisent dans nos réserves d’énergie et il nous faut refaire le plein très régulièrement.

3. L'impact des changements hormonaux

Cette partie-là fut une véritable découverte pour moi.

Je ne m’étais pas vraiment posé la question des hormones et du TDAH. Je suis en péri-ménopause et ait conscience des fluctuations hormonales que je suis en train de vivre. Je vis de vraies montagnes russes émotionnelles et c’est à la fois très fatigant et déstabilisant (pour moi et pour les autres) car cela survient d’un coup et sans pouvoir l’expliquer.

Bref ce livre m’a apporté matière à réflexion sur le sujet, et peu après j’ai regardé (en replay) la conférence de Sébastien Henrard et Maeva Roulin TDAH chez la femme. Si le sujet vous intéresse, la conférence est disponible ici (et elle est super intéressante).

Le livre décrit l’influence des fluctuations hormonales sur le TDAH chez les femmes.

Puberté, grossesse, cycle menstruel (les règles quoi), périménopause et ménopause intensifient les manifetations du trouble, créant des périodes de grande vulnérabilité émotionnelle et cognitive.

Astuces pour mieux gérer ces périodes :

  • Prendre en compte ces phases dans l’organisation du quotidien.

  • Pratiquer des exercices de pleine conscience pour maintenir une stabilité émotionnelle.

  • Favoriser le soutien social pour réduire l'isolement.

4. Vers un modèle de vie épanoui : authenticité et acceptation

L’auteure plaide pour une meilleure acceptation de soi et une reconnaissance des talents associés au TDAH, comme l’intuition et l’empathie.

C’est aussi ce pour quoi je milite au final : une meilleure connaissance de soi pour pouvoir mieux se comprendre et s’accepter tel que l’on est.

Elle encourage les femmes à embrasser leur authenticité et à identifier leurs forces (vous savez, vos super pouvoirs), notamment leur créativité et leur énergie communicative.

Exemples de forces à cultiver :

  • Authenticité relationnelle : l'impulsivité et la spontanéité favorisent des liens sincères et profonds.

  • Adaptabilité : la rapidité à réagir au changement permet de s'épanouir dans des environnements dynamiques.

  • Capacité d'analyse : souvent dotées d'une sensibilité et d'une finesse d'observation, les femmes TDA/H développent des compétences uniques.

Je n’irai pas jusqu’à dire que le TDAH est une force ou une chance. Mais comprendre l’impact que peut avoir le TDAH dans notre quotidien est un vrai game-changer et nous permet de reposer les choses et de les voir différemment. Et puis de prendre conscience de nos forces (et aussi de nos faiblesses) pour prendre notre place. Et qu’il s’agisse de force ou de faiblesse, toutes ne sont pas nécessairement liées au TDAH. Le TDAH fait partie de nous mais nous ne sommes pas le TDAH et le TDAH ne nous définit pas entièrement.

Pascale De Coster rappelle que, si le TDAH comporte des défis, il apporte également une richesse dans les perspectives et les aptitudes.

Avec des stratégies adaptées, un soutien social et une approche bienveillante, il est possible de mieux vivre avec le TDAH, de s’accepter pleinement, et de transformer cette singularité en force.

Mais encore faut-il savoir et comprendre ce qu’il se passe et pour ça il faut passer par la case diagnostic.

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